samedi 30 août 2008
Markha: c' est bien!
Nous avons commence a Chilling par une traversee du Zanskar grace a une caisse en bois sur cable (memorable). Pour finir a Shang Sumdo en passant par le Kangmaru La (5200m).
Pour rentrer nous avons ete pris dans une jeep qui ramenait un groupe de trekkeurs : 10 dans la jeep avec le chauffeur et les bagages... les randonneurs n'avaient pas vraiment le choix, c'est leur guide qui a "impose" notre presence. Nous avions fait sa rencontre, tres sympahique, le soir precedent, il nous avait offert une part de cake confectionnee sur son rechaud a gaz!
Au final, sur la Markha :
- les paysages, c'est bien!
A chaque jours ses couleurs et ses types de roches entrecoupees d'oasis.
- les homestays, c'est bien!
Le principe d'une homestay : offrir au randonneur la possibilite de passer une soiree au sein d'une famille ladakhie (comme une chambre d'hote... en bien plus sommaire!)
- la nourriture, c'est bien!
nous avons partage le repas du soir avec la famille, dans la salle "commune" (salon, cuisine parfois, chambre a coucher...), goute la cuisine locale et l'ambiance de la maison.
- Le projet de la Youth Association of Hemis National Park, c'est bien!
Cette association a mis sur pied le reseau de Homestays sur La Markha. Le but : permettre aux locaux de tirer un benefice economique du passage des (de plus en plus) nombreux randonneurs sur la vallee, aussi de garantir un environnement sain (ce qui 'est pas toujous le cas avec les randonnees organisees par les agences de trek). Cette association, creee sur l'initiative des jeunes de la region, offre des cours de formation aux familles, un soutien pour amenager leur homestay, gerer, mettre a disposition des tentes ou sont vendus des objets d'artisanat local, etc.
Nous avons ete enchantes par cette experience et nous leur souhaitons le meilleur pour la suite en esperant que d'autres projets similaires suivront.
- le retour chez Dolma, c'est encore mieux!
C'est comme a la maison. Les fleurs dans le jardin, les petits dejeuners plus ou moins tardifs, les heures de glan... repos, enfin, on va eviter le dessin!
Actuellement pour nous, c'est l'attente de l'avion pour Dehli le 1er septembre.
On vous embrasse.
Estelle et Blaise.
PS : Estelle a de nouvelles recettes... Maite est peut-etre de retour... affaire a suivre!
mercredi 27 août 2008
Spiti, Kinaur, Sangla...
C'est donc au bord du lac Tso Moriri aux couleurs changeantes que nous avons commence. Avec, par chance, un horseman et trois petit chevaux qui avaient ma foi fort belle allure, contrairement a ce que l'on voit parfois dans la region. L'affaire fut conclue avec un Cyprian Dorjey, et, le lendemain, les avis furent partages quant a savoir s'il s'agissait de lui ou non. Il fallut trois jours pour en avoir le coeur net. C'est donc avec un Nurboo Tsering, un charmant et attentif Korzokois qui devait avoir la cinquantaine (je dis "devais", car c'est toujours dur de mettre un age sur ces montagnards-la) que nous avons passe le lac, pour remonter la vallee. En chemin, des oies sauvages sur le lac, des chevaux sauvages sur la premiere plaine, puis deux grues cendrees. Passage ensuite d'un grand cone de dejection caillouteux, menant a une zone marecageuse. De la, une vallee minerale, ou le lit de la riviere occupe tout le fond de vallee, ponctuee par des plateaux parsemes de touffes de buissons epineux.
En route, rencontres frequentes avec deux Francais (duodescimes.fr) et un couple de tcheques. Vraiment tres sympathiques. Ces rencontres ont elargi le groupe pour quelques repas. Avec un peu de chance rencontrerons-nous encore les Tcheques a Shimla!
Bref, le chemin nous mena jusqu'au pied d'un glacier, dont nous avons remonte la langue le lendemain, tout d'abord sur une langue de caillou gele, longeant des ruisseaux zigzagant, gele au debut, puis s'animant vers la fin, avant de suivre les stries marquant le plateau parallelement a l'axe du glacier. Dernier raidillon, dur pour les chevaux, puis Kiki Soso Larghyalo!
Une descente raide dans les pierriers nous a fait passer rapidement d'un vent froid a un air brulant. Du col au canyon, pour 1000 metres de denivele! Remontee finalement par une faille sur un plateau. Superbe, entre les verts des touffes epineuses et les beiges de la terre. Campement superbe avec les Francais. Et pour la faune, des barhals, sorte de bouquetins de la region!
Une matinee nous separait alors de Kibber, premier village de l'autre cote et retour a la civilisation. Apres le monastere de Key, perche sur une colline et sur la terrasse duquel il a bon fait se reposer, voyage en bus jusqu'a Kaza, permis pour la vallee du Kinaur, bus jusqu'a Tabo et son vieux monastere, bus jusqu'a Reckong Peo avec marche d'une demi-heure pour eviter l'eboulement ayant coupe la route aerienne et retrouver un autre bus de l'autre cote. Enfin, ce matin, montee en bus a Sangla.
Nous avons maintenant definitevement change d'environnement. Montagnes verdoyantes de pinedes et vergers de pommiers accroches a la montagne sur d'etroites terrasses, toits pointus recouverts d'immenses ardoises et monasteres hindous en bois. A decouvrir ces prochaines heures et probablement demain!
Ensuite, bus jusqu'a Shimla, puis train jusqu'a Delhi...
A bientot!
samedi 23 août 2008
Les lacs, Tso Moriri, Tso Kar
Nous sommes tous les 8 partis vers Korzok en bus local. Le bus part tous les jours du mois qui finissent par un 0 et rentrent le lendemain, nous avons pris celui du 20. Korzok est un village d'eleveurs semi-sedentaires en face du Lac de Tso Moriri. Le lac, comme une mer perdue au milieu de l'Himalaya, une couleur bleu profond, de jolies vagues, les beiges, rouges, jaunes des roches au fond, et les lignes vertes des zones de marecages qui le bordent. C'est tres impressionnant.
Le groupe de marcheurs a trouve 2 chevaux le soir meme et pris la route vers le spiti le lendemain a l'aube. Nous les avons accompagnes pour les premieres heures jusqu'a la pause baignade, avant de leur souhaiter bon vent et surtout pas trop de pluie! Ils sont en marche depuis 3 jours... et vont rejoindre Dehli par la terre, en bus, en train, apres avoir traverse le Spiti a la fin de leur periple.
Quant a Blaise et Estelle, nous avons profite encore des magnifiques lumieres et du calme de Korzok, flane dans les ruelles de terre, observe les bergers rentrer les betes et les traire, goute au Jo (yaourt) de chevre et cherche un moyen de rentrer. Ces deux zurichois nous ont accepte mais la negociation a ete plus compliquee avec le chauffeur. FInalement nous sommes partis avec eux, il passaient par le lac de Tso Kar et la route de Manali, son haut col du Tanglang La a 5300m qui effraie les visiteurs qui arrivent directement de plus bas. Ce fut donc aussi notre itineraire...
Lac de Tso Kar : c'est un lac sale. Il parait. Nous avons marche 2h sur des monticules de sel dans une zone marecageuse sans trouver de reel lac. Nous l'avons vu au loin, loin loin... il etait certainement tres beau. Durant cette quete, de nombreux echassiers se sont envoles au dessus de nous en criant. C'etait impressionnant. De retour au village, presses par une averse de grele, nous avons passe une soiree glauque et drole avec nos compagnons de voyage. Personne dans ce village (mais ou sont les 350 habitants???). Juste une tente tres peu etanche, un ou deux rechaud, du dal de 4 jours, des thes a boire pour passer le temps. Ce sejour nous a immerges dans une forme de vide de l'existence, pour rester positif...
Avouons que nous etions tous tres contents de partir.
Et de rentrer a Leh, retrouver notre Dolma preferee et la Guest House aux mille fleurs.
Le temps semble propice, nous allons certainement partir 5 jours dans la valle de la Markha apres-demain. Nous avons rencontre Gaelle, jeune francaise qui a parcouru les "Homestays", tout nouveau reseau de chambres chez l'habitant mis en place par les jeunes de la vallee depuis 2 ans afin de profiter quelque peu du passage de trekkeurs. Nous nous rejouissons de faire leur rencontre aussi!
Hasta la prochaine,
Blaise et Estelle
Maite 2, le retour... et autres nouvelles
Je descendais parmi les maisons perchees aux toits oranges en degrades plus ou moins fonces des abricots en train de secher, jaunes des tas de gerbes d'orges, verts du foin fraichement recolte. Le camp me reservait une belle surprise : le fabuleux risotto aux abricots methode Antoine. Il ne faut pas trop changer ses habitudes, je vous donne la recette.
N'ayez pas oublie de faire tremper les abricots secs type "caillou", 2h. Ayez la chance de tomber sur une dame qui vend des tomates et des oignons sur le bord du chemin de ce tout petit village. Faites revenir 2 oignons avec 2 cs de bouillon de legumes dans de l'huile que vous aurez ete gentiment quemander a la tente voisine. Ajoutez 3 gousses d'ail finement haches et 3 petites pommes (toutes petites) et les abricots. Ajoutez 5 tomates et 2 oignons et faites revenir 3 tasses de riz avant de mouiller avec le jus des abricots puis de l'eau. Cuire jsqu'a ce que le riz soit encore croquant.
Comme dit Camille, "c'est Byzance", pour 3 personnes (plus un pique nique ... un peu lourd a porter mais bienvenu).
Competence necessaire si utilisation du kerosene pour un rechaud a essence > gerer les flammes de 50cm et manier avec dexterite le couvercle. Le spectacle a beaucoup plu aux enfants accourus voir le feu d'artifice et Antoine s'avere etre plutot pro en la matiere!
Depuis le retour du groupe a Leh, c'est l'occasion de gouter les plats tibetains et indiens. Pas que nous n'ayons que cela a faire. Mais nous avons bien profite des divers paneer (fromage mou) a chauqe sauce (epinards, legumes), des vegetable chomein (nouilles aux legumes) et autres momos aux legumes, ou meme au mouton pour les plus temeraires (il s'agit d'une sorte de ravioli un peu grand, fourres, cuits a la vapeur ou frits), des sizzler (melange de legumes et feculents cuits a la vapeur au bouillon et gingembre, servi dans un immense plat tout fumant)... Sans negliger les lassis (yogourts etendus d'eau et de jus de fruits), reita (yogourt aux legumes ou autres), ou yogourts, tout court, car ce sont mes preferes!
Nous avons aussi parcouru encore les environs, en bus, en camion militaire, en taxi... en moto pour Francois et Baptiste aujourd'hui (on les a vus partir, ca vaut la peine, splendide 350 rouge flambant le propre mais pas le neuf, du style veau, nos deux motards affubles de fantastiques casques qui les font ressembler a deux aviateurs pionniers prets pour la premiere traversee de l'atlantique...). Nous avons visite les monasteres de CHemre, Stakna. J'ai beaucoup aime ce dernier, perche au milieu de l'immense plaine alluviale de l'Indus, un peu comme un phare breton, a tous les vents mais aussi toutes les lumieres. Une ambiance feerique. Et une tres belle bibliotheque qui contenait meme des ouvrages dans notre alphabet...
Puis hier, le palais royal de Stock ou s'est refugiee la famille royale du Ladakh au 19eme siece suite a une invasion (ne me demandez pas de qui!), abandonnant l'impressionnant palais de Leh qui domine aujourd'hui encore la ville. Il est massif, plante sur son rocher granitique "en forme de tete d'elephant". Son interieur est un vrai labyrinthe : il devait y en avoir du monde et des rejouissances. Stock est plus petit, il offre un musee assez simple mais qui nous a permis d'observer de belles tankhas (peintures sur tissu de divinites realisees selon un rituel tres precis).
Ce soir nous soupons tous chez notre chere Dolma a la Guest House, et demain matin a l'aurore, c'est parti pour 8h de bus local vers Korzok et le magnifique (nous a-t-on dit) lac Tso Moriri. Ensuite, Jonas, Antoine, Camille, Baptiste, Francois, Philippe poursuivent a pied 7 jours sur le plateau tibetain, s'ils trouvent 2 mules (et meme sinon!) tandis que Blaise et moi tentons un retour sur Leh en esperant trouver une jeep, un bus... assez vite pour partir marcher quelques jours dans la vallee de la Markha.
Des nouvelles la prochaine escale en zone internetisee! On pense toujours a vous !
Estelle
NB : message du 20 aout retardataire pour cause de panne internet... De retour a Leh avec Blaise, nous avons trouve une jeep sans trop de problemes, voyage un peu special en compagnie de 2 zurichois tres sympathiques en voyage autour du monde. A tout bientot pour plus de nouvelles!
lundi 18 août 2008
Alchi
Ce ne sont plus ces grandes figures tres colorees de bleu, rouge, vert, blanc, jaune, tres vives et tres ornees, que nous avons pu voir a Tiksey ou Shey par exemple, mais plutot des fresques, repetitions de petits Bouddahs ou Bodishavas (“aspirants” Bouddahs) qui entourent le plus souvent une plus deite peinte en plus grand. Les rouges et blancs dominent. Il y avait aussi de nombreux mandalas (un cercle qui represante une divinite au centre, entouree d’elements qui la caracersent tout autour ; il s’agit de la representation d’une forme de meditation souvent pratiquee dans le bouddhisme tantrique, le meditant se representant alors “dans la peau” de cette deite).
Alchi est tres sobre de l’exterieur, rouge et blanc, assez semblable a celui que nous avons vu a Wanla. Il n’est pas pose sur son piton rocheux mais un peu cache en aval du village. Les lumieres du soir etaient tres belles, sur ce blanc, entouree de roche brun-jaune. De nombreux “chortens” sont edifies dans l’allee (monuments religieux que l’on trouve un peu partout), ceux-ci, comme des poupees russes, contiennent un autre chorten. Ils sont joliment peints dans le meme style (fresqus) a l’interieur.
Le retour du lendemain matin etait un peu plus secoue que ces heures contemplatives de visite… Le bus etait bonde et pour cause, 15 aout, fete de l’independence, tout Alchi se rendait feter ceal a Leh! 50 au moins a l’interieur de ce petit bus 20 places, et bien 15 sur le toit : l’occasion de s’ennivrer pendant 2h30 de desert rocheux a perte de vue, ponctue de lignes d'oasis, plus ou moins au loin, de contempler le precipice qui mene a l'Indus (!) et le point de confluence avec le fleuve Zanskar, vers Nimo, ou l'etrange rencontre entre le gris et le plutot bleu des eaux, de rire avec les passagers du vent, de s’inquieter aussi a chaque virage ou nid de poule : je suis certainement trop soucieuse masis j’avoue que c’etait le bonheur a chaque fois que ce petit bus devenu gros et grand tenait tout de meme sur ses 4 roues! Juste avant Leh, nous avons ete deplaces dans un bus qui nous attendait -par magie- a l’entrée de la ville : la police fait son boulot !
Encore des pensees pour vous tous depuis Leh!
EStelle
Khardung La a velo
Avec Jonas, Baptiste et moi, l altitude nous manquait et le velo aussi. C est pourquoi l idee nous est venu de grimper le col carrossable le plus haut du monde "le Khardung La". Il culmine entre 5300 et 5600 metres. Depart matinal (6h30) de Leh (3500m) pour une montee de 40 km sur une route goudronnee les 25 premiers km, puis de la piste sur les 14 derniers. Environ 2h30 pour effectuer les 25 premiers km, puis cela se complique par la suite. 4h pour les 14 derniers km, ou les arrets photos se sont multiplies afin de nous permettre de recuperer notre souffle (un arret tout les 500m). Au bout du compte, nous sommes quittes pour une grosse fatigue et une enorme faim (mais ca aurait ete le cas sans l ascenssion). La descente a ete plus rapide. 1heure 10 min pour avaler les 40km. Au final, la journee a ete dur mais splendide:80km de velo, 1800 metres de deniveles tout ca au-dessus de 3500m. La recompense : un crumble a l abricot!
On pense bien a vous, a bientot!
Baptiste, Jonas et Blaise
vendredi 15 août 2008
Lamayuru - Tar
De retour du Kanji La
C'est en effet avec optimisme que nous avions decide d'"affronter les elements naturels". Bien nous en a pris, puisque la pluie a rapidement cesse pour laisser la place a un temps agreable, sur un itineraire spectaculaire, entre des passages dans des gorges serrees, la montee sur un glacier rocheux et l'arrivee au col, debouchant sur plusieurs langues glaciaires. Tout autour de hautes montagnes enneigees. Belle descente aussi sur le village de Kanji, avec des vallees de plus en plus verdoyantes, des rivieres dont le lit prend tout le fond de vallee (et donc pour nous quelques traversees). Juste avant Kanji, de beaux murs en pierres seches, anciens enclos pour des yaks, encore presents. Nous avons d'ailleurs croise une belle caravane de yaks au premier campement, rappelant fortement la belle epoque caravaniere.
Ce n'est que dans les derniers douze kilometres avant la route que nous nous sommes faits prendre par une pluie intense et glacee. Nous sommes heureusement tombes sur nos muletiers que la pluie avait forces a camper le long de la route. Cela nous a garanti une bonne soiree au sec et un riz au gras revigorant.
Retour sur Leh avec un chauffeur Kashmiri maniaque de proprete, mais fort sympathique, et aux cassettes indiennes pas si mal. Apres un changement de voiture et plusieurs arret pret de points d'eau, c'est avec bonheur que nous avons retrouve une partie du groupe, pleine d'enthousiasme, et que nous avons pu reprendre notre regime alimentaire de croisiere...
Philippe et Baptiste
jeudi 14 août 2008
de retour du Kangi La
a suivre...
mardi 12 août 2008
De Padum a Leh
Malgre tout, depart le lendemain matin, etape facile mais laborieuse pour certains. Le camp est dresse avant la riviere, infranchissable dans l'apres-midi, au pied du Kangi La. Orage avant souper et nuit reparatrice (sauf pour Blaise). Le matin, a peine le temps de plier 2 tentes, que les plus rapides doivent se refugier chez les "leve-tard" ou les prevoyants. Suite a un conseil de groupe autour d une marmite de porridge et suivant l avis des muletiers, la decision est prise de ne pas tenter le Kangi La sous la neige (5250 m) et, au vu des tentes qui fuient, de rebrousser chemin car le temps ne semble pas s ameliorer. Le vent mouille et froid du debut de la marche nous conforte dans notre choix. Re-campement dans la plaine de Rangdum et... meme scenario.
Dimanche matin, c est decide, les contraintes temporelles (avion) et envies diverses separent le groupe. Jonas, Baptiste, Francois T. et Philippe decident, devant la carte - pour eviter une bonne dizaine d'heures de piste cahoteuse - de retenter l ascension du Kangi La. Jeunes, en forme et bien equipes, ils souhaitent affronter les elements naturels... Les 7 autres trouvent rapidement de la place dans un bus pour Leh, parti de Padum a 3h du matin. Soiree et nuit sympas a Kargil (Blaise va bien, il a retrouve son bel appetit), ville etape musulmane et centre commercial entre le Cachemire et le Ladakh, a 7km de la ligne de cessez-le-feu avec le Pakistan. Depart matinal (4h) pour Leh. Vers 11h, a Lamayuru, Estelle, Camille et Antoine nous quittent pour d autres aventures.
Vers 13h, tout s arrete: "no road". Les pluies torrentielles ont emporte le pont de Wulle Tokpo. Des 2 cotes, les vehicules sont immobilises et doivent attendre le pont de fortune que l armee met en place ("tomorrow evening"). Les vivres perissables et les passagers traversent a pied et cherchent sur l autre rive un vehicule qui fait demi-tour. Finalement, on peut faire les 70km qui nous separent de Leh dans un bus local bien rempli. Arrivee a 16h30 dans notre guesthouse: Skit Tsal, "jardin fleuri", lieu de ralliement pour toute l equipe dans les jours qui viennent.
Le temps reste maussade... mais la lessive seche quand meme! Les vols retour sont confirmes mais le depart est incertain depuis Leh (atterrissage a vue dans la vallee etroite de l Indus).
Pour l'heure, nous nous preparons a aller deguster quelques specalites asiatiques et vous embrassons tous.
Fabia, Blaise, Francois et Sophie
mercredi 6 août 2008
Masala story
Nous repartons demain matin pour quelques jours de regime masala - riz - tsampa - porridge... Voici 3 recettes confiees au coin du rechaud par Tinley, pour vous permettre de nous accompagner un de ces soirs avec les papilles:Dal (lentilles epicees) – cocotte de 5 litres:
Faire revenir 4 oignons, 4 gousses d’ail, 4-5 tomates fraiches dans de l’huile avec une cuillere a soupe de masala, 1 cs de sel. Ajouter les lentilles (difficile de dire la quantite, disons 5 verres), puis deux fois la quantite d’eau. Cuire environ 20 minutes a la vapeur.
Les lentilles une fois cuites doivent avoir une consistance plutot “seche”. Tinley les ralonge ensuite avec de l’eau en les recuisant pour obtenir une sauce.
Pommes de terre au masala
Faire revenir 4 oignons, 4 gousses d’ail, 4-5 tomates fraiches dans de l’huile avec une cuillere a soupe de masala, 1 cs de sel. Ajouter les pommes de terre pelees. Cuire environ 20’ a la vapeur. Les pommes de terre sont moelleuses et sucrees!
Legumes au masala
Faire revenir 4 oignons, 4 gousses d’ail, 4-5 tomates fraiches dans de l’huile avec une cuillere a soupe de masala, 1 cs de sel. Ajouter moitie aubergines, moitie poivrons (ou chou selon les disponibilites…) ainsi qu’un berlingot d’un quart de litres de concentre de tomates, pour emplir une cocotte de 5 litres. Cuire environ 15’ a la vapeur.On sert la sauce legumes ou la sauce pommes de terres avec du riz et du Dal.
Bon appetit !
Estelle
mardi 5 août 2008
Premier trek: Padum - Zangla
Comme prevu, voici quelques details de nos aventures zanskaris. Nos visites de divers monasteres au depart de Padum etaient tres interessantes, moi-meme j'ai beaucoup appris sur le bouddhisme. Ces visites a "basse altitude" (3600m) nous ont aussi permis de nous acclimater. Acclimatation autant a l'altitude, qu'a l'alimentation et a la chaleur. Cette acclimatation a ete bien utile et l'ambiance dans le groupe s'est progressivement et agreablement detendue.
Enfin le depart du premier trek tant attendu, en tout cas pour moi :-) 13 chevaux et trois horsemen s'occupent de porter le gros de nos bagages et le materiel commun, de faire la cuisine et de nous guider au cas ou. La petite routine de trek s'installe rapidement, et on s'y habitue des la premiere etape: Padum - Reru. Le matin, lever vers 6h30, rangement et pliage des tentes. Nos horsemen nous servent le the et des chapatis (galettes de farine de ble), une fois accompagne de porridge, une autre fois de zampa, farine d'orge grille qu'on melange au chai, le the au lait pour en faire une sorte de bouillie. Le matin on essaye de partir tot, pour eviter les grosses chaleurs. Le pic-nic de midi est parfois accompagne d'une sieste, parfois d'une breve baignade dans la riviere opaque de limons. L'eau est bien froide, mais qu'est-ce que ca fait du bien! On en sort les cheveux crepus plein de sable.
Les passages dans les villages se succedent, on a quelques apercus de la vie locale, tres rudimentaire. Mais les gens sont tellement souriants, toujours accueillants et meme de loin ils se levent de leur travail dans les champs pour nous saluer. On a vu une femme moudre le hu (grain d'orge grille pour faire la zampa). A cote des villages se trouve parfois un monastere perche dans les rochers, comme celui de Phuktal, un des plus grands, connu et recule du Zanskar. Magnifique batisse blanche accrochee dans la falaise, abritee partiellement par un large surplomb, une grotte au-dessus. Notre chemin, et le seul passage possible, passe a travers ce labyrinthe de couloirs et d'escaliers. On a rendez-vous avec nos horsemen, car il faut decharger les chevaux, qui prennent ce meme chemin. Des chevaux qui montent les escaliers et passent les couloirs etroits et noirs du monastere, impressionant!
Nos visites des monasteres nous permettent aussi de participer a la Puja, la ceremonie rituelle des moines tibetains, lors de laquelle on nous sert le traditionnel the au beurre sale. Je crois qu'avant d'arriver a leur stade de meditation, il me reste un sacre bout de chemin a faire!
La sante de tous est etonnemmant bonne de maniere generale, meme si Fabia se sent assez faible et accablee par le soleil. Au debut du trek, elle parvient peniblement au camp le soir. Mais avec des jours plus nuageux, et en reprenant un peu de force, elle se decide a finir le trek avec nous, et les derniers jours lui sont plus agreables. Une petite tourista est passee par Francois aussi en fin de trek, mais ca va mieux aussi. L'ambiance de notre groupe de 11 reste au beau fixe, et les soirees sous la tente sont parfois bien animees!
L'etape de Yaytak a Shade est tres belle et variee. D'un milieu de montagnes immenses, brutes et desertiques, on s'enfonce dans une plaine alluviale, dont la vegetation au milieu de cet immense desert rocailleux apaise. La montee dans la vallee de Shade, dernier village avant le passage des trois cols du trek est verte aussi. Irrigues par des canaux, les champs d'orge brillent et font des vagues sous le vent. Les horsemen nous pretent un cheval pour aller a la rencontre de Fabia, qui est restee en arriere avec Blaise. Cavaliere renommee, elle rentre au camp de Shade en triomphe sur son cheval, en passant a cote des 11 francais qui ont etablis leu camp au meme endroit. C'est d'ailleurs avec un seul autre petit groupe les seuls touristes qu'on a croise sur ce parcours.
Le village de Shade est tres joli et bien perdu. Ses habitants ont besoin de trois ou quatre jours de marche pour rejoindre une piste ou le premier village avec magasins et electricite. Les ecoliers vont d'ailleurs en internat, et ne rentrent souvent que pour les vacances. L'hiver, le village est totalement isole du reste du monde, la neige et le gel bouchent les rares acces.
Le contact avec nos horsemen se fait gentillement. Tinley est le plus age et le "leader". Il parle un peu l'anglais et il est tres sympa. Il prend les decisions avec nous et nous guide bien. Dordge est notre cuisinier, il baraguine quelques mots en anglais et nous fait des bons petits plats. Il a une infection dentaire qu'on essaye de soigner grace a la pharmacie elaboree de Baptiste. Dawa ne parle pas anglais, il s'occupe surtout des chevaux et a toujours le sourire au levres quand il nous sert le the.
Les trois cols a 4800, 4600 et 5150 m se sont succedes en deux jours. Toujours contents d'arriver en haut, nous recevons les fleurs que nos horsemen nous offrent comme le veut le tradition. Personne n'a eu le mal de montagne, grace a notre progressive acclimatation. Ces etapes etaient dures, mais leur duree est toujours restee raisonnable et on a pu chaque fois se reposer la fin d'apres-midi.Quel soulagement a chaque fois qu'on apercoit au loin la tente jaune formee par deux baches de nos horsemen, c'est le campement! Avant notre arrivee, ils ont eu le temps de s'installer, de decharger les chevaux, de les envoyer paitre et de d'allumer les rechauds. A pene arrives, on nous sert le the et des biscuits, suivi d'une bonne soupe chaude. Une fois nos tente montees, c'est repos et farniente jusqu'au souper. Le menu classique du soir est le dal (lentilles), riz et legumes en sauce. On se regale bien, mais les effets secondaires mal-odorants sous la tente au moment de se coucher sont inevitables!
Les deux derniers jours de trek sont tres aventureux. On marche en fond de vallee, vallee tres encaisee et le torrent au fond fait d'innombrables meandres. Les parois a gauche et a droite nous montrent leurs magnifiques nuances de couleurs jaune, ocre, beige, grises et plissements geologiques impressionnants. Des parois enormes et abruptes alternent avec d'immenses pierriers et des pentes de sable. La plaine alluviale au fond est parsemee de saules. Dans cette plaine, le chemin, quand il existe, est toujours du cote ou la riviere n'est pas, ce qui nous oblige a la traverser tres souvent. Pantalons retrousses, voire en slip, sandales aux pieds, on se cramponne a nos batons pour traverser.
On passe parfois par des zones plus larges ou il y a de plus grandes surfaces d'herbe. Des yaks et des dzo broutent paisiblement. Lorsqu'on passe devant les tentes des dhoksa (alpage... ou plutot himalayages), une sympathique conversation avec nos trois mots de ladakhi permet de nous faire servir du zho, leur bon yaourt frais.
Voila, nous sommes rentres a Padum, apres 9 jours loin de tout. On se repose et on prend des forces pour le prochain trek. J'espere que tout va bien en Suisse, en France, au Luxembourg, et a bientot pour de nouvelles aventures! Des bisous a tous et de tous!
Le grand Turk
P.S: Plein de photos d'Antoine sont en train d'etre envoyees sur la galerie du blog, allez voir:
http://www.zanskar-ladakh.ch/2008/07/galerie-de-photos.html